Des responsables du bonheur dans les entreprises ? Une mission loin d'être absurde !

    Bien-être des salariés

    En premier lieu, je pense que la mission du bonheur au travail va de pair avec le métier de responsable des ressources humaines. J’ai toujours envisagé la fonction RH généraliste de cette manière. Un des nombreux chantiers qui sont les miens dans l’entreprise pour laquelle je travaille aujourd’hui consiste à attirer les talents et les fidéliser, ce qui passe nécessairement par la mise en place d’éléments qui favorisent la qualité de vie au travail.

     

    Un profil d’entreprises particulier 

    Le terme de "Chief Happiness Officer" (CHO) peut être un peu ronflant, voire en effrayer certains. Pourtant, il faut garder à l’esprit qu’il s’inscrit dans la tradition d’une population particulière d’entreprises, à savoir les entreprises technologiques américaines, notamment originaires de la Silicon Valley.

    En France, on aurait du mal à transposer ce poste tel qu’il existe aux États-Unis, parce que cela sous-entendrait que le CHO fait partie du comité de direction. Chez nous, on retrouve l’essence de ce poste dans la fonction d’office-manager, qui fait en sorte, au quotidien, que les salariés ne manquent de rien.

     

    Le bonheur au travail, un outil de captation des meilleurs candidats

    Le secteur des entreprises high-tech est particulièrement concurrentiel, c’est un milieu où les candidats décident de là où ils vont. Il s’agit alors pour les structures de se différencier pour à capter les meilleurs éléments. D’où la nécessité pour elles de se doter de collaborateurs consacrés spécifiquement au bonheur au travail.

    On sait en effet que le salaire n’est pas ce qui fait que les salariés quittent ou choisissent un nouvel emploi : le premier critère à observer pour statuer sur le bien-être du salarié dans l’entreprise, c’est la relation avec son manager.

    Ainsi, des entreprises comme Netflix, Google ou encore Facebook, dont les locaux se situent parfois à deux heures du centre de San Francisco, vont jusqu’à mettre à disposition de leurs employés des bus privés avec du wifi, pour que leurs déplacements se fassent le plus agréablement possible.

    Dans ce contexte, les entreprises ont besoin de se distinguer les unes des autres et de donner du "plus" pour se différencier de leurs concurrents sur le marché des candidats.

     

    Une démarche qui s’adresse à toutes les entreprises, même les plus anciennes

    Toutes les entreprises, y compris les plus anciennes (aux structures plus classiques), pourraient elles aussi s’attacher à apporter du bien-être pour leurs salariés.

    Le rôle de la mission RH de l’entreprise est non seulement de s’assurer que le manager dispose d’outils et de moyens suffisants pour que les salariés soient bien, mais aussi d’être à l’écoute des salariés. Ce qui est intéressant, c’est que les entreprises ont déjà souvent investi ce terrain sans pour autant s’inscrire explicitement dans une démarche de bonheur au travail.

    Faire en sorte que les locaux soient agréables, qu’il y ait des fruits à disposition tous les jours, organiser des séminaires ou des événements collectifs à vocation festive, nombre d’entreprises le font déjà sans pour autant invoquer le label "happiness".

    Dans mon entreprise, nous avons par exemple déjà mis en place différentes actions (prise en charge totale de la mutuelle du salarié, carte tickets restaurant au lieu du carnet classique, petits déjeuners…). Ce n’est pas une révolution mais ça peut déjà faciliter la vie des salariés. Ce qui participe à l’état des lieux que doivent faire les entreprises qui veulent se lancer dans ce type de démarche : que faisons-nous déjà pour le bien-être de nos salariés ? Que pouvons-nous faire de mieux ?

     

    Le responsable du bonheur ne doit pas être Super-Nanny

    Cependant, le bonheur en entreprise ne doit pas être la mission d’une seule personne, surtout si l’on sort du contexte des entreprises technologiques. Il ne faudrait pas que le responsable du bien-être en entreprise devienne une sorte de Super-Nanny qui prendrait tout en charge et ne laisserait pas suffisamment d’autonomie aux salariés.

    Tout comme je pense que la mission du bien-être au travail doit être impulsée par le comité de direction, je pense qu’elle ne peut pas reposer sur les épaules d’une seule personne. Au bout du compte, le bien-être au travail est l’affaire de tous et chaque professionnel au sein de l’entreprise peut définir le sien différemment.

    Par ailleurs, si on veut créer un poste dédié au bien-être en entreprise, le candidat devra avoir une personnalité assez particulière pour l’occuper. Il faut véritablement avoir le sens du service, l’envie essayer d’améliorer la situation, d’aider à plus de bien-être au travail, tout en gardant à l’esprit que cela contribue à donner envie aux salariés de venir et de rester. Les entreprises, quant à elles, doivent bien réaliser que  ce n’est qu’un dispositif parmi d’autres pour attirer et fidéliser les collaborateurs.

     

     

    Pour en savoir plus sur le bien-être au travail, rendez-vous sur : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1504116-des-responsables-du-bon...