« Le burn-out profite de la crise économique »

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    Qu’il soit ou pas prochainement reconnu comme maladie professionnelle –débat en cours–, le burn-out fait malgré tout partie des phénomènes les plus répandus dans le monde du travail. Quand le corps et l’esprit vous trahissent. Chantal Rens, auteur pour Studyrama de « Se protéger contre le burn-out » nous en dit plus.

     

    Pourquoi le burn-out progresse-t-il dans les entreprises ?

    Parce qu’il s’agit un phénomène qui profite de la crise économique. Parmi les raisons « externes » au burn-out figurent en effet la pression que les salariés ressentent au travail, le souci de faire du chiffre, d’être performant, ce regard de leur hiérarchie. Va-t-on conserver son emploi ? L’insécurité au travail et la peur du chômage rend les salariés beaucoup plus vulnérables qu’avant.

     

    Comment le burn-out se manifeste-t-il ?

    Même s’il peut se présenter sous différentes formes, le burn-out est un syndrome d’épuisement professionnel à rapprocher du trouble d’anxiété généralisé.

    Il comprend quatre grandes phases. Tout d’abord la phase « d’engagement » pendant laquelle la personne travaille beaucoup, mais avec enthousiasme. Puis vient la phase de « surengagement », où elle va peu à peu sacrifier des pans entiers de sa vie personnelle. Le sommeil, la pause déjeuner, les week-end en famille, tous ces moments disparaissent au profil du travail. Vient ensuite la troisième phase dite de « résistance » où l’on entre dans un mécanisme d’acharnement et de frénésie. La personne va alors s’enfermer dans un univers où ne compteront plus que des objectifs professionnels qui la couperont de ses propres émotions et de son entourage. Il n’y a plus d’empathie pour les autres et déjà plus vraiment d’implication émotionnelle dans ses activités. On est très solitaire.

     

    "De la personne qui ne peut plus se lever le matin à la crise de nerf face à son patron"

    Ensuite survient la rupture…

    Exactement. La personne s’effondre, ce qui va s’illustrer de différentes manières. Depuis le salarié qui ne peut plus se lever le matin jusqu’à la syncope en passant par la crise de nerf, le matin, devant son ordinateur ou face à son patron.

    Heureusement, ce processus n’est pas inéluctable. Les comportements qui précèdent l’effondrement peuvent être perçus par l’entourage. L’extrême anxiété, l’obstination au travail, un comportement relativement désabusé…

     

    Mais ces symptômes sont ceux de la moitié de la population française non ?...

    Parce que le risque de burn-out est latent pour une grande partie d’entre nous ! Heureusement, l’épuisement total n’est pas toujours au bout de l’engagement professionnel. Certaines entreprises sont également sensibles à ce phénomène, mais elles sont cependant loin d’être majoritaires.

     

    Quelles sont les professions et les caractères les plus exposés ?

    Les premiers touchés par le burn-out sont les agriculteurs… Viennent ensuite les professions médicales et paramédicales, notamment en milieu hospitalier. Ne pas oublier les enseignants, les chefs d’entreprise et les cadres. Une étude de Technologia évalue à 12,6% la part des actifs en risque élevé de burn-out.

    Parmi les témoins interrogés dans mon ouvrage, on retrouve par ailleurs quelques traits communs : une tendance au perfectionnisme, une très grande exigence, une insécurité existentielle, un vrai manque de reconnaissance personnelle et professionnelle qui rend vulnérable aux pressions. Il s’agit souvent de personnes qui ne savent pas dire non. Jusqu’à ce que le travail devienne excessif voir compulsif. Jusqu’à ce qu’on ne puisse plus ne pas travailler.

     

     

    Pour en savoir plus sur le burnout, rendez-vous sur: http://www.studyrama.com/pro/efficacite-professionnelle/le-burn-out-prof...